5 questions posées à Lorène, notre CEO Keep A Breast Foundation

Aujourd'hui nous avons voulu mettre à l'honneur une des femmes de l’association sans qui cette aventure n’aurait été possible en Europe, au Mexique, en Afrique … Notre chère CEO : Lorène Carpentier ! Sa vocation première; informer et sensibiliser les jeunes au cancer du sein à l’échelle mondiale, par le biais d’actions terrains et la mise en place d’outils comme l’application d’autopalpation entièrement gratuite, Keep A Breast.

Photographe de profession, son amour pour les prises de vue lui a permis de parcourir le globe ! Elle a récemment mis à contribution son expertise dans la production pour monter le Sein Podcast, une série audio spécialement dédiée aux lolos !

 

Bonjour Lorène, nous sommes très contentes de t'interviewer pour le blog de Keep A Breast Europe aujourd’hui ! CEO Keep A Breast Fondation depuis 2014, raconte-nous ce qui t’a poussé à rejoindre l’aventure Keep A Breast ? Un élément en particulier ? 

Ah ! Je ne sais pas qui de Keep A Breast ou de moi-même a rejoint l' aventure de l' autre. En fait, en 2006 je me suis installée sur la côte Californienne, j' étais alors photographe. D’une famille de voileux plus que de surfeurs , je suis tombée dans cet univers lors de mes études à Bordeaux, qui est ma ville d' origine bien que j' ai grandi à Paris . Bref, en allant où ma passion pour l’élément aquatique me menait,  je suis devenue photographe de surf, et, photographiant les personnes avec qui je voyageais, j’ai suivi des longboardeuses. 

2006-2011 ont vraiment été 5 années épiques dans la pratique de ce sport, compte tenu principalement de la personnalité des surfeuses de l’époque , dont Kassia Meador était la représentante la plus charismatique , et du crédit que l' industrie du surf leur apportait, notamment Maritxu Darrigrand , fondatrice et alors encore à la tête de Roxy. Donc la Californie m' a rapidement fait une place, et les besoins d' images de cette équipe de nana se présentaient tout naturellement à moi. 

Le jour où j’ai mis le pied en Californie , une réalisatrice m' a demandé des images aquatiques pour un clip, puis m’a invité à la première de ce film, c' était au siège de QUIKSILVER à Los Angeles, le clip était sur une jeune fondation américaine pour laquelle les rideuses Roxy étaient engagées : Keep A Breast . J' avais rencontré la fondatrice l’été précédent , nous exposions ensemble sur une Roxy Jam à Biarritz. 

En fait nous étions voisines à Oceanside, donc nous nous sommes revues régulièrement, elle avait besoin d' images de ses ambassadrices , avec lesquelles je voyageais. J’ai commencé à être bénévole pour la fondation.

Puis la fondation américaine a souhaité se développer en Europe, j’ai monté la partie administrative de l’association, et plus tard suis rentrée en France pour diriger la structure et y diriger les programmes. Cette période a été courte, la fondation Américaine se développant sur tous les continents, elle m’a proposé de diriger l’ensemble des antennes m’appelant en 2013 au poste de directrice, afin de poursuivre et développer ce qui avait été initié sur chacun des territoires.

 

Peux-tu nous expliquer en quelques mots quel est le champ d’actions de Keep A Breast ? 

Keep A Breast sensibilise les jeunes à l’impact de leurs habitudes de vie sur leur santé, et plus particulièrement leur poitrine. La fondation a développé des outils qui nous permettent de les sensibiliser dans le monde entier, quelle que soit leur culture. Nous avons des actions de terrain très “grassroot” en République Démocratique du Congo, des prises en charge beaucoup plus institutionnalisées dans certaines régions comme le Mexique par exemple. En fonction des pays et des soutiens que l’on y trouve, nous gardons notre ADN mais orientons nos actions vers des axes différents.

 

Quels sont les projets sur lesquels tu travailles en ce moment pour la Fondation ? 

Cette année je dois me concentrer sur nos principales antennes : Congo, France, Mexique et bien entendu Etats-Unis.

En France cette année je travaille principalement à une restructuration stratégique car les moyens financiers actuels ne permettent pas de répondre à la demande du public. L’équipe de Keep A Breast travaille elle sur une belle exposition en Octobre prochain à Biarritz, et bien sûr tout au long de l’année les actions de sensibilisation habituelles sont maintenues.

 

Au Mexique le maillage institutionnel nous permet d’avoir de nombreuses actions de terrain, mon rôle principal est de structurer les actions et de m’assurer que chaque des ONG avec lesquelles nous travaillons respecte nos protocoles d’intervention et dispose des moyens nécessaires à son action. 


Au Congo, mon objectif principal est de mieux communiquer sur nos actions, lors de mon dernier voyage là-bas j’ai beaucoup filmé, photographié, enregistré d’audios, autant de matériaux que je n’ai pas eu le temps de dérusher et monter. Les actions de terrains vont, elles se poursuivre et même s’étendre vers la Zambie qui est limitrophe.

 

Enfin aux Etats-Unis, nous développons le projet de création d’un centre de retraite dans le désert Californien près du parc national de Joshua Tree, donc là c’est un travail stratégique et de développement de grande ampleur qui est à abattre.

Bien entendu, notre application Keep A Breast doit rester au top, j’ai également la responsabilité de son développement…

 

Des ambitions pour cette nouvelle année, plus globalement avec et sans KAB ?

L’ambition, qu’elle soit avec ou sans KAB, est de garder autant que possible un équilibre vie personnelle, vie professionnelle, à l’image des valeurs véhiculées par la fondation, mais également d’y ajouter plus de place pour la vie créative et spirituelle. 

Ces aspects ont toujours eu une grande place dans mon esprit, mais peu dans ma vie pratique, toujours envahie par les composantes plus matérielles de la vie. Mais comme souvent lorsque l’on doit opérer un changement radical, une épreuve m’a été envoyée, si je peux le formuler ainsi, m' incitant à faire face aux questions fondamentales que j'occultais. Cette épreuve est celle du cancer. J’ai un cancer de la thyroïde, diagnostiqué en stade 3. Les moyens que j’ai mis en œuvre pour lutter contre ce cancer m’ouvrent des portes que plusieurs années de développement personnel n’auraient pas suffi à entrouvrir, je me sens propulsée dans le fond de ma propre vie, me rapprochant toujours plus de l’être que je suis. Il y a 17 ans je me brisais la colonne vertébrale, et c’était alors le plus beau cadeau que la vie avait pu me faire, m'incitant à faire face à mes craintes et à me lancer avec passion et sans filet dans l’aventure de ma propre vie, aujourd’hui c’est un cancer qui accompagne mon esprit dans mes projets professionnels et personnels, me faisant prendre de la hauteur, et donnant de l'épaisseur à mes réflexions. Je ne doute pas que je sortirai grandie de cette épreuve, et à ce jour, alors que la prise en charge thérapeutique ne fait que commencer, je m’assure de laisser de la place à ce qui compte vraiment pour moi.

 

Quelle est ta philosophie de vie ? As-tu des conseils de prévention pour les personnes qui vont te lire ? 

Le philosophe qui m’inspire le plus est Héraclite, les notions qu’il développe sur le temps sont une douce musique à mon oreille, ses propos résonnent et j’y trouve toujours un détail, une réflexion qui m’avait échappé. C’est la magie et la richesse de la vie, “ici rien ne demeure”, “on ne se baigne pas deux fois dans le même fleuve”, c’est la base même de mon travail de photographe, et ce sera la source de mon prochain documentaire.

Pour ce qui est des conseils, je n’en ai qu’un: aimez, aimez les autres bien sûr, mais avant tout, aimez vous !

 

Merci mille fois Lorène d’avoir répondu à nos (nombreuses) questions ! On recommande à tous ceux qui sont avides de belles photos de suivre ton compte Instagram ou de faire un don à KAB pour aider à développer le projet de Sein Podcast !

Prenez-soin de vous !

XOXO Keep A Breast

Guest User