Cap sur l'Afrique avec Samuel notre représentant keep A Breast

Bonjour Samuel, merci d’avoir accepté de répondre à nos questions ! Nous sommes ravies de discuter avec vous aujourd’hui afin d’en savoir plus sur votre engagement au sein de l’association Keep A Breast en République Démocratique du Congo. 

1. Pourriez-vous vous présenter en quelques phrases ?

Je m’appelle Samuel Kasongo, j’ai rejoins Keep A Breast en 2018. Je me présente comme un humanitaire qui veut aider la population congolaise et particulièrement souhaitant sauver la vie des femmes atteintes du cancer du sein.

Je passe mes journées à chercher des solutions pour aider ma communauté à accéder à l'éducation et à briser les fausses croyances et les stigmates entourant le cancer du sein chez les femmes.

J’organise des ateliers dans les écoles et les espaces publics et enseigne comment faire un auto-contrôle avec les cartes KAB "Check Yourself" et l'application Keep A Breast. En 2021, mon équipe de bénévoles et moi-même avons pu éduquer 2 223 femmes à travers 27 événements dans des marchés fermiers, des écoles et des églises, dans la région du Katanga dans la démocratie républicaine du Congo. Je m’engage à briser les tabous de mon pays. 

2. Depuis combien de temps faites-vous partie de l’association ?

J’ai pris l’initiative de contacter la fondation Américaine Keep A Breast le 26 décembre 2017 afin de sauver des vies et des milliers de femmes à Lubumbashi, au Congo.

Ici, les femmes et les jeunes filles ne connaissent pas assez leur corps, ne savent pas comment s’auto examiner et n’ont aucune notion du cancer du sein. Le 2 janvier 2018, nous avons reçu une réponse de Mrs Bree évoquant qu’elle avait transmis notre message à Lorène Carpentier, la CEO de Keep A Breast Europe. Il y a directement eu une énorme volonté de la Fondation Keep A Breast d’aider et de sauver des vies au Congo-Kinshasa et en Zambie. Le 15 Janvier 2018, Lorène a accepté notre demande et j’ai rejoint la Fondation Keep A Breast.

J’ai absolument souhaité travailler à Keep A Breast car dans la ville de Lubumbashi, comme dans presque toute la RDC, les femmes souffrent du cancer du sein. Elles meurent d’une manière silencieuse : faute de moyens, de connaissances sur la maladie et surtout d’équipements. Les quelques rares cliniques qui ont des machines de mammographie demandent 400 à 800 dollars pour un examen. Les cartes KAB "Check Yourself" étaient une bénédiction pour les femmes et les jeunes filles du Congo et de la Zambie.

3. Quelles actions exercez-vous au sein de l’association Keep A Breast ?

Je représente Keep A Breast au niveau du Congo et de la Zambie. Je sensibilise et j’éduque les femmes au cancer sur quoi, quelles sont les causes du cancer, comment on peut l’éviter… Ici particulièrement, nous avons de nombreux risques aggravants : les téléphones, la nourriture que nous consommons, des produits antiseptiques non contrôlés, nos objets du quotidien…

Nous donnons des conseils aux femmes qui viennent vers nous en car (l’accès à la clinique est assez complexe) ; elles peuvent alors faire une mammographie ou de l’autopalpation à moindre frais. 

4. Pouvez-vous nous parler de la situation, de cas marquants qui prouvent que malgré votre engagement, le Congo a encore besoin d’accompagnement ?

Comme énoncé précédemment, j’avais remarqué autour de moi que des femmes autour de moi mouraient silencieusement. Ici, nous avons des idées reçues sur le cancer : nous attribuons celui-ci à un mauvais sort. Par exemple, si vous avez un kyste, on va définir cela comme une malédiction, les mauvais esprits, des sorciers… Les femmes vont alors se stigmatiser elles-mêmes et avoir peur d’en parler autour d’elles. Aux États-Unis et en Europe, les gens réalisent l’autopalpation.

Nous avons absolument souhaité faire la même chose : il vaut mieux prévenir que guérir. Si dès le plus jeune âge les femmes apprennent à connaître leur corps en s'auto palpant, elles sauront plus facilement appréhender leurs problèmes de santé.

L’histoire d’une jeune fille m’a particulièrement marqué. Lors de ses 3 ans, ses parents ont remarqué qu’elle avait un sein plus gros que l’autre. Ils ont donc tapé sur son sein afin de retrouver un corps “normal” mais en plus de la traumatiser, les nerfs près des seins reliés jusqu’au cou ont généré une tumeur. Plus l’enfant grandissait, plus sa tumeur au sein et au cou évoluait. Nous avons donc décidé de l’amener à l'hôpital mais malheureusement le coût est trop cher pour pouvoir l’opérer.

Dans le cas d’une sensibilisation à Kinshasa, j’ai pu rencontrer une autre femme ayant un kyste au niveau du sein qui s’est présentée devant l’hopital de l’État. On l’a redirigée vers une clinique privée, mais cela s’est mal passé… Elle aurait donc besoin de se faire opérer à nouveau. 

Ces deux histoires m’ont choquées et je suis attristé par cette situation. Nous essayons donc de relayer un maximum les cartes d’autopalpation qui sont une bénédiction pour les femmes d’ici. 

5. Auriez-vous un message à faire passer aux femmes qui nous lisent ?

Si je devais leur passer un message, je leur demanderais de soutenir Keep A Breast au Congo à travers KAB EU et US en offrant des dons pour nous aider à soigner toutes ces femmes dans le besoin en villes mais aussi dans les provinces.    

Merci énormément Samuel d’avoir répondu à nos questions ! Nous sommes honorées d’avoir d’aussi belles personnes au sein de l’association Keep A Breast. Vous pouvez découvrir ce que fait Samuel sur notre compte Instagram : https://www.instagram.com/keepabreasteu/

Prenez-soin de vous !

XOXO Keep A Breast

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