MORGANE FOSSE, UNE MAMAN COMBATTANTE ET UNE FEMME PLEINE DE VIE

Bonjour Morgane, un grand merci d’avoir accepté de répondre à nos questions !

Ton combat, ton énergie et ta positive attitude partagée sur les réseaux sociaux nous inspirent beaucoup !

Serait-il possible de te présenter en quelques phrases ?

Je suis Morgane, j’ai 33 ans, avec Alex nous avons deux petits garçons de 6 ans et je travaille dans l’atelier créatif chez Zodio. Je partage mes passions sur mon compte Instagram @onjoueaquoimaman qui sont les activités créatives pour enfants et la course à pied.

Tu as découvert ton cancer grâce à l’autopalpation, tu étais sensibilisée sur ce sujet ?
J’ai envie de répondre oui et non. Oui, car j’ai perdu ma maman d’un cancer du sein à l’âge de 10 ans, elle en avait 30, son décès a déclenché une attention particulière sur ma poitrine. J’ai pratiqué de façon très naturelle et régulière l’auto-palpation. Et non, je n’ai pas été d’avantage sensibilisé par des professionnels sur comment pratiquer l’auto-palpation. J’y ai été seule, au feeling.

Quelle a été ta première réaction à l’annonce de la maladie et quelles ont été les répercussions sur ton quotidien ?
Lorsqu’on m’a annoncé la maladie, je suis restée très calme face au medecin, j’ai surtout pensé à ma famille, et à comment j’allais devoir leur annoncer cette nouvelle. Et puis une fois dans ma voiture, j’ai pleuré, je savais d’avance que ça irait, que je me donnerais la force de me battre, mais j’avais beaucoup de peine de faire vivre cette épreuve à ma famille, à mes proches. Dans le quotidien, j’ai d’abord fais en sorte que tout le monde accueille à son rythme la nouvelle, l’idée était de verbaliser un maximum avec les enfants tout en gardant notre petite routine (vie quotidienne, loisirs, sport). La nouvelle routine médicale a vite été intégré par toute la famille et nous avons réussi à trouver notre nouvel équilibre. La mise en pause de ma vie professionnelle me permet de me concentrer exclusivement sur ma santé et mon bien être.

Ton compte Instagram “on joue à quoi maman” sur lequel tu as partagé toutes les étapes de la maladie a rencontré beaucoup de succès, tu apportes du réconfort et du positif aux femmes qui mènent le même combat ! Tu nous parles un peu de l’importance pour toi de communiquer sur le cancer du sein ?

Même si j’utilise en temps normal mon compte Instagram pour partager mes passions, il me semblait important de partager cette tempête. Je suis suivie par une majorité de jeunes femmes et par mes partages j’aimerai non seulement sensibiliser toutes ces femmes sur le fait que « ça n’arrive pas qu’aux autres » mais surtout qu’on ne choisit pas forcément ce qu’il nous arrive mais on peut décider de la manière dont on veut le vivre.

Comment tes enfants ont-ils vécu cette période ?

Je pense pouvoir dire que les enfants ont « bien » vécu cette période. Avec Alex, nous avons décidé de partager ensemble cette tempête en incluant nos enfants dans chaque étape. Bien sûr, à leur hauteur, en préservant un maximum leur petit cocon d’insouciance.

Mais par exemple, pour qu’ils se sentent intégrer dans ce combat, je leur ai demandé de me couper les cheveux au carré avant ma première chimiothérapie. J’avais les cheveux très longs, c’était une manière ludique de les impliquer mais aussi de les préparer à l’étape plus difficile qui aller suivre, leur maman sans cheveux. Une étape qui finalement a été bien vécu par toute la famille.

Comme tu le sais, nous œuvrons chez Keep A Breast, pour la sensibilisation et le soutien autour du cancer du sein à travers le sport et les arts, on sait que pour toi le sport est un pilier, tu nous racontes?
Le sport faisait partie de ma vie avant la maladie pour tous les bienfaits qu’il procure. Il était donc essentiel pour moi qu’il fasse toujours partie de mon quotidien, même pendant la maladie. 

J’ai dû adapter et écouter mon corps fatigué par moment. Mais je suis très heureuse d’avoir pu garder deux séances de course à pied par semaine qui m’ont permise de continuer tout simplement à me sentir vivante !

D’ailleurs pour fêter ma dernière séance de chimiothérapie, deux jours plus tard, j’ai participé au raid de Défi d’Elles, qui a été ma plus belle expérience sportive.

Je pense sincèrement que le sport devrait faire partie du traitement pour toutes les personnes atteintes d’un cancer. Pour tous ces bienfaits physiques et psychologiques.

Pendant ton combat, tu as subi des chimios et une opération. Cela a un impact direct avec ce qu’on a tendance à associer à la féminité, peux-tu nous raconter ton expérience en tant que femme ?

Mes longs cheveux blond étaient un peu comme ma signature physique, mais je me suis sentie très à l’aise le crâne rasé. Bon, ce serait vous mentir de vous dire que je n’ai pas hâte de retrouver au moins un petit carré.

Quant à mes cicatrices, je ne les trouve pas esthétiques, mais elles font maintenant parties de mon histoire, et elles me rappellent que j’ai la chance d’être toujours là.

Aujourd’hui comment vas-tu ? Quels messages souhaites-tu faire passer ? 

Merci de le demander. Aujourd’hui je suis dans la seconde partie du traitement: la radiothérapie qui se passe pour le moment très bien. Je me prépare aussi doucement à ma prochaine étape: la mastectomie.

J’aimerai montrer qu’il est possible de traverser la maladie en pleine conscience et que la manière dont on choisit de vivre un cancer fait toute la différence.



Morgane, nous te remercions d’avoir répondu à nos questions et d’avoir partagé ton histoire avec la communauté de Keep A Breast et les lectrices.


XOXO Keep A Breast



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